Mercredi 01 Juin 2016

Réunion UTICA – BCT : La réforme de la réglementation de change en point de mire

Réglementation du change, loi bancaire, système bancaire, commerce parallèle, convertibilité du dinar tunisien, marché parallèle des devises,  internationalisation des entreprises tunisiennes, accompagnement bancaire des entreprises à l’international, marché financier, promotion immobilière et bijouterie  et bien d’autres sujets encore ont été débattus lors d’une réunion qui a regroupé, le Mardi 31 mai 2016 au siège de l’UTICA, des responsables de la Banque Centrale de Tunisie et de l’Union Tunisienne pour l’Industrie, le Commerce et l’Artisanat (UTICA).

 

Etaient présents à cette réunion de concertation et d’échange de points de vue Mr. Chedly AYARI, Gouverneur de la BCT, accompagné de ses directeurs généraux. Du coté de l’UTICA, Mme Ouided BOUCHAMAOUI, Présidente de la centrale patronale accompagnée des membres du bureau exécutif ainsi que plusieurs représentants des chambres et des fédérations de l’UTICA.

 

Après avoir souhaité la bienvenue à la délégation de la BCT, Mme BOUCHAMAOUI a exprimé le souhait que de telles rencontres se multiplient pour le bien des opérateurs économiques en particulier et de l’économie nationale en général.

 

C’est une occasion, a ajouté Mme  BOUCHAMAOUI, pour que les représentants des différents secteurs d’activités puissent présenter leurs préoccupations, exprimer leurs soucis et présenter des propositions quant au fonctionnement du système bancaire tunisien.

 

De nombreuses entraves persistent encore et empêchent le développement de l’entreprise tunisienne notamment son internationalisation. Certaines de  ces entraves sont inhérentes au système bancaire tunisien a ajouté la présidente de l’UTICA.

 C’est en avançant à pas sûrs et en instituant une concertation permanente  entre l’UTICA et la BCT que ces entraves peuvent être surmontées.

 

C’est aussi avec plus de rigueur, plus de travail, plus d’investissement et plus d’emplois que les défis peuvent être relevés.

 

Prenant la parole, M. Chedly AYARI Gouverneur de la BCT a remercié l’UTICA pour cette initiative espérant que de telles rencontres pratiques et opérationnelles se multiplient. Il a remercié l’UTICA et les opérateurs économiques tunisiens d’une façon générale pour avoir su maintenir les activités économiques de leurs entreprises malgré les conditions difficiles que traverse la Tunisie depuis la révolution. Le gouverneur de la BCT a affirmé que la croissance de l’économie nationale dépend de l’engagement du secteur privé à continuer à investir , à produire, à exporter, à créer de la valeur et à créer des emplois.

 

En application  des nouveaux statuts de la BCT, il a précisé que la BCT veille à la  stabilité financière pour une croissance du pays stable sans grands déséquilibres. Elle  veille également à ce que le système financier tunisien ne connaisse pas de secousses. Au niveau macro-économique elle veille à la régulation du marché des changes et à une bonne gestion des devises.

Elle cherche également à réaliser un juste équilibre en conciliant entre la nécessaire dynamique du marché et le besoin de plus de liberté. L’activité de la BCT se doit également de créer de la valeur a-t-il ajouté.

 

La BCT, a conclut le Gouverneur est la face internationale de l’Etat car elle est le gardien des équilibres économiques, et veille à garder sa crédibilité extérieure.

 

Abordant la question de la  réforme de la réglementation de change qui est  en cours, le Gouverneur a déclaré que l’objectif final est d’éliminer les insuffisances existantes et d’adapter la législation de change tunisienne aux besoins et à l’évolution de la situation économique dans le pays.

 

La parole a été ensuite donnée aux  intervenants représentant les différents secteurs de l’activité économiques pour présenter leurs suggestions et propositions quant aux projets de réformes engagées par la BCT et touchant de nombreux domaines.

 

Mr. Hichem ELLOUMI vice-président de l’UTICA a fait une présentation sur la réglementation de change en Tunisie, ses insuffisances et les propositions de l’UTICA concernant cette réglementation. Il a mis l’accent sur l’importance de faire de cette réglementation un moyen de promotion de l’internationalisation des entreprises tunisiennes vu que le marché tunisien est un petit marché et seul  la dimension internationale peut aider au développement des  entreprises.

 

Il a relevé que ni le nouveau code d’investissement, ni la législation actuelle ne comportent d’incitations fiscales  pour  promouvoir le développement international de l’entreprise tunisienne.

 

Ces entreprises, a ajouté Mr. ELLOUMI doivent disposer des mêmes armes, des mêmes libertés que leurs concurrents étrangers. L’objectif de cette internationalisation doit être de faire émerger des leaders, d’accroitre les recettes en devises et de faire de la Tunisie une plateforme internationale ouverte et efficace grâce à une réglementation de change ouverte et efficace pour attirer les investissements étrangers avec plus de souplesse et de transparence

 

La réforme de cette réglementation nécessite en premier lieu de lutter contre l’économie informelle, le commerce parallèle.

 

Les problèmes du secteur des promoteurs immobiliers, la régression des ventes, la rareté et le cout élevé des terrains à bâtir, le problème des prêts à la construction ont par la suite été abordés par le président de la chambre syndicale des promoteurs immobiliers. L’absence d’accompagnement par les banques tunisiennes de ces entreprises lors de l’exécution de marchés hors de la Tunisie a été soulevée.

 

De leur coté les artisans bijoutiers a soulevé  le problème de la disponibilité de l’or et ont fait plusieurs propositions pour surmonter cette difficulté.

 

La gestion des comptes en devises, la liquidité, le marché parallèle des devises, les fiches d’investissements et  la nouvelle loi bancaire ont été également parmi les questions débattues lors de cette rencontre.                                                                                                                                                                        

 

A  la clôture de cette rencontre, la Présidente de l’UTICA a estimé que de telles réunions sont nécessaires pour établir un dialogue et une concertation pour le bien de l’économie nationale.

 

De son coté, M Chedly AYARI, Gouverneur de la BCT a déclaré que la réforme de la réglementation  de change   est en cours et que plusieurs nouvelles circulaires verront le jour dans les semaines et mois  à venir et feront l’objet de concertation avec  l’UTICA.