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Samedi 02 Juillet 2016

Mme Ouided Bouchamaoui aux 16ème Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence

Mme Ouided  Bouchamaoui aux 16ème  Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence

Les jeunes veulent un nouveau projet de société pour la Tunisie.

 

°  Le prochain gouvernement doit conduire la transition économique

 

 

230 intervenants venus de 40 pays : chefs d’entreprises, économistes, historiens, philosophes, sociologues, politiques, artistes et étudiants participent aux16 ème  Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence – France qui se déroulent du 1er au 3 juillet 2016.

 

36 tables rondes, 5 parcours thématiques  et 4 000 personnes sont attendues à cette manifestation qui sera couronnée par la déclaration finale du Cercle des économistes.

 

Invitée à cette rencontre en qualité de membre du quartet national prix Nobel de la Paix 2015, Mme Ouided Bouchamaoui est intervenue  lors de l'ouverture de ces rencontres  vendredi 1er juillet 2016  soulignant que les thèmes de la globalisation et de l’internationalisation , de la compétition et des groupements , de la croissance et du bien être , de la démocratie et de la paix  ,de l’ ouverture et de la sécurité , de l’intégration et de l’autonomie , de la solidarité et de l’isolement , du développement et de la pauvreté ,  seront sans doute des termes qui reviendront souvent dans nos propos tant ils envahissent notre quotidien et nous interpellent sur des questions de fond, d’arbitrage et de choix.

 

Dans chacun de nos pays, a ajouté la présidente de l’UTICA, quand il s’agit de concilier entre les impératifs du développement et du bien être, de la croissance et de l’emploi, des libertés fondamentales et du respect de la loi, de l’exercice de la démocratie et du maintien de l’ordre public, l’entreprise devient complexe notamment dans les pays ou la hiérarchisation des priorités est de mise.

 

Mon pays la Tunisie, a-t-elle ajouté se bat depuis six ans pour asseoir un système démocratique, répondre à des pressions sociales quotidiennes,  lutter contre le danger terroriste et relancer une situation économique asphyxiée par une atmosphère générale de doutes et d’incertitudes.

 

Début 2013, a ajouté la présidente de l’UTICA, tensions sociales, détérioration de la situation économique, crise politique, assassinats politiques, étaient autant de risques de division et de dérives.

 

 

Le dialogue national, pour sortir de l’impasse

 

Il fallait sauver le pays d’un désastre annoncé et dans un sursaut de citoyenneté, de responsabilité et de patriotisme l’UTICA, l’UGTT, l’Ordre des avocats et la ligue tunisienne des droits de l’homme ont décidé d’agir ensemble dans ce qu’on avait alors appelé  «  la tentative de la dernière chance » qui a conduit à la genèse du Dialogue National, au processus qu’il a déclenché, à la méthode qu’il a adoptée, et enfin aux résultats qu’il a obtenus !

 

Ce concept, si original, soit-il, est parti d’une idée assez simple sur le fond. Face à une impasse politique due en grande partie au manque d’expérience et de maturité chez une certaine classe politique, les organisations de la société civile confortées par une longue histoire, et soutenues par de larges franges de la population ont abouti au même diagnostic de la situation .

 

Il fallait donc redonner espoir aux tunisiens et les rassurer sur les chances de transition politique de leur pays et de l’avenir de la démocratie naissante pour laquelle ils ont payé un lourd tribut. Mais ceci passait impérativement par l’implication et l’adhésion de l’ensemble des forces politiques en place autour d’une feuille de route avec un plan d’actions clairement défini et un échéancier  établi avec l’accord de toutes les parties concernées .

 

 

Cette expérience inédite n’aura pas eu le succès que le monde lui a reconnu par l’attribution du Prix Nobel de la Paix sans la cohérence du discours des quatre parrains du dialogue national, et précisément de la vision commune de l’UTICA et de l’UGTT quant à la gravité de la situation et à la seule et unique issue du dialogue pour dépasser les clivages et les tiraillements politiques.

 

Mais cette réussite de la transition politique, si confirmée soit – elle, n’aura d’impact sur le quotidien des tunisiens, qu’avec l’aboutissement d’une autre transition, non moins importante : La Transition Economique.

 

Gouvernement d’union nationale : des priorités économiques

 

Les gouvernements successifs n’ont malheureusement pas eu, le courage d’aller plus en profondeur dans le débat économique pour tomber finalement avec des bilans peu flatteurs notamment en matière d’investissements, de créations de richesses et d’emplois.

 

Face à cette situation difficile, un gouvernement d’Union Nationale est d’ailleurs en cours de formation. Sa mission majeure serait de conduire et de réussir la transition économique et le premier chantier auquel il serait appelé à s’atteler est celui du processus des réformes économiques.

 

La rapidité, la synchronisation et la pédagogie de sa conduite vont exiger une mobilisation générale, seule garante de lui permettre d’aller le plus loin possible pour rompre avec un modèle de développement qui a d’ores et déjà montré ses limites.

 

Le développement des régions : une priorité

 

Le développement régional serait le deuxième grand dossier dans cette échelle de priorités car les régions défavorisées de l’intérieur du pays sont en droit d’exiger un traitement spécifique.

 

Le gouvernement se doit d’initier et d’activer des programmes en leur direction en matière de développement des infrastructures, de rapprochement des services publics, et d’amélioration de la qualité de vie des citoyens .C’est la seule alternative qui puisse stimuler les investissements locaux et étrangers.

 

Pour les jeunes : un programme national de soutien à la création de TPE

 

Aussi les jeunes qui sont le socle de la structure de la population tunisienne, et l’acteur essentiel de la révolution, s’attendent à un signal fort pour s’assurer sur leur avenir et rétablir leur confiance dans la classe politique.

 

Mais, face aux limites d’employabilité dans les secteurs publics et privés, de nouvelles incitatives pour l’emploi des jeunes et particulièrement des diplômés de l’enseignement supérieur doivent être prises, seul un programme national de soutien à la création de TPE avec des facilités, des incitations et une proximité d’accompagnement peut aider à alléger le chômage.

 

Pour lutter contre l’économie parallèle qui prend des dimensions inquiétantes, il est vital d’engager un programme d’inclusion économique pour stimuler et encourager l’intégration  des acteurs informels dans les circuits organisés.

 

Une transition politique encore fragile

 

La transition politique reste, en effet, fragile malgré les avancées accomplies en matière politique.

 

La Tunisie qui a toute son histoire contemporaine durant essayé avec ses moyens de bord de coller à la marche de l’histoire de l’humanité par la généralisation de l’enseignement et la libération du statut de la femme depuis plus d’un demi-siècle, qui a été qualifié de « bon élève «  par les organisations internationales et les bailleurs de fonds pour ses performances économiques d’avant la révolution de Janvier 2011, la Tunisie dont l’ouverture sur le monde , a permis à sa jeunesse et à ses élites de s’attacher aux valeurs de liberté, de justice et de paix et de les revendiquer avec beaucoup de courage et de dignité, est aujourd’hui à la croisée des chemins.

 

Elle  est au premier front  pour combattre le terrorisme dans un environnement régional particulièrement contraignant.

 

Elle  est sous la pression permanente d’une jeunesse formée dans toutes les disciplines et exigeant la libération de son énergie dans un nouveau projet de société pour la Tunisie.

 

Ce pays, la Tunisie, entretient encore des lueurs d’espoir pour que cette vague de liberté saluée par le monde entier il y a plus de cinq ans, ne tourne au cauchemar dans la région, et même au-delà.

 

Ce pays, la Tunisie, lieu de brassage de civilisations et terre de rencontres de peuples de tout bord, a donné au monde ce qu’elle a, toute son histoire durant.

 

Elle s’attend à ce que le monde lui tende la main.

 

Elle en a terriblement besoin !!! a conclu la présidente de l’UTICA.

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