Lundi 01 Mai 2017

Célébration de la fête du travail : la Tunisie doit reprendre le chemin de la croissance pour rétablir la confiance dans l'avenir

Mme Ouided Bouchamaoui, Présidente de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'artisanat a participé, le lundi 1^er mai 2017 au Palais des Congrès, à la célébration de la fête internationale du travail, en présence du Président de la république, du chef du gouvernement, du président de l’ARP et des présidents des organisations nationales.

 

Je suis heureuse de participer aujourd'hui à la célébration de la fête du Travail, a déclaré la présidente de l’UTICA et en mon personnel et au nom de tous mes collègues de l’UTICA je voudrais exprimer mes sincères félicitations à tous les travailleurs de Tunisie.

 

Aujourd’hui, a déclaré la présidente de l’UTICA, la Tunisie célèbre la fête du travail alors qu’elle traverse une crise économique très difficile qui nécessite de la part de toutes les parties concernées l’adoption de mesures courageuses pour éviter au pays le pire et éloigner les dangers qui menacent tout ce que nous avons réalisé sur la voie de la transition politique au cours des six dernières années.

 

Il est vrai a-t-elle ajouté que nous avons réussi notre transition politique et consacré les libertés. Nous avons également réussi à assurer le maintien de la sécurité et de la stabilité  du pays qui sont des éléments essentiels dans le processus de notre marche vers la démocratie. Mais le retard pris dans la mise en œuvre des réformes économiques et sociales nécessaires, dans la réalisation d’un climat propice à l'investissement et dans le renforcement du respect de l’autorité de l'État risque de menacer toute la transition démocratique réussie. Le traitement urgent de la situation économique a ajouté Mme Bouchamaoui est de la responsabilité et du devoir impérieux de tous.

 

Elle a également appelé à l’adoption d’un programme de relance économique et à la mise en œuvre de décisions et d’actions audacieuses, claires pour la promotion de l'investissement, de  la croissance et de l'emploi, ainsi que pour la lutte contre la contrebande croissante et contre l'économie parallèle. Cette tâche, a ajouté Mme Bouchamaoui, est essentielle pour lancer un message essentiel, fort et rassurant, d'espoir et d'optimisme  pour les investisseurs.

 

Les entreprises tunisiennes ont endurées au cours des dernières années, de nombreuses pressions, tant au niveau des revendications sociales, des difficultés du marché que de l’accès au financement. Elles ont consenti de nombreux sacrifices qui ont pesé sur leurs équilibres  financiers et ont eu une incidence directe sur leur compétitivité.

 

Pourtant, les entreprises du secteur privé ont continué à supporter ces charges et à persévérer dans leur activité convaincues de l’importance de leur rôle social, économique et citoyen, convaincues également que la relance économique reste possible, compte tenu des nombreux facteurs positifs et des avantages concurrentielles dont jouissent de nombreuses entreprises .

 

Aujourd’hui, la création d’emplois nouveaux passe nécessairement par le sauvetage et le développement de l’entreprise économique qui doit évoluer dans un climat de paix et de calme social, de respect de la loi et de son application à tout le monde. Ces conditions représentent le meilleur moyen incitatif pour la promotion de l'investissement et pour l’encouragement de la création de projets dédiés au développement régional.

 

Nous sommes confrontés à un déséquilibre financier déconcertant des caisses sociales et ce n’est pas là un secret a déclaré Mme Bouchamaoui ajoutant que ce déséquilibre a atteint un degré alarmant pour les trois caisses. Certes, nous sommes également conscients, a affirmé la présidente de l’UTICA, que cette situation est principalement due à des facteurs démographiques mais nous somme également convaincus que le retard enregistré dans la mise en œuvre d’un processus de réforme de ces caisses au cours des dix dernières années, malgré nos appels, a approfondi la crise de ces caisses sociales faute du courage nécessaire pour remédier à cette situation

 

Aujourd'hui, pour remédier à cette situation nous nous trouvons devant l'impératif d'accélérer l’élargissement de la base des assurés sociaux à travers la transition de l’économie informelle vers une économie formelle, de rechercher de nouvelles sources de financement, en plus de la nécessité de reconsidérer tous les éléments classiques liée à l'âge de la retraite, à la rémunération de référence, et aux années de cotisation.

 

La célébration de la fête du travail est non seulement une occasion pour nous de célébrer ceux qui se sont distingués mais également une opportunité pour énumérer et évaluer les gains réalisés au cours de quatre décennies de dialogue et de pacte social.

 

Il y a des centaines, voire des dizaines de milliers de travailleurs dans le secteur de l'économie parallèle sans protection sociale  et sans droits. Ce secteur est en concurrence déloyale  avec le secteur organisé et commercialise des produits sans qualité, sans contrôle d’hygiène et de salubrité qui inondent le marché et détruit les usines, les entreprises et les emplois

 

La présidente de l’UTICA a conclu son intervention en souhaitant que la Tunisie reprenne le chemin de la croissance pour relancer l'optimisme et rétablir la confiance dans l'avenir.