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Lundi 22 Mai 2017

Dialogue tuniso-allemand de haut niveau pour une alliance d’emploi

Dialogue tuniso-allemand de haut niveau pour une alliance d’emploi

Avec l’appui du Ministère fédéral allemand pour la Coopération Économique et le Développement (BMZ) et en partenariat de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), la Fondation Friedrich Ebert (FES), la Fondation Konrad Adenauer (KAS) et la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce (AHK) ont organisé une table ronde le 22 mai 2017 qui a réuni les représentants des partenaires sociaux tunisiens et allemands pour un échange d’expérience sur le dialogue social, ses objectifs, les résultats obtenus par les partenaires sociaux dans les deux pays et sa contribution pour l’instauration de la paix sociale.

 

Cette table ronde avait pour objectif de profiter de la visite de l’ancien Président des associations allemandes d’Employeurs (BDA), Dr. Dieter Hundt, et de l’ancien Président de la Confédération allemande des Syndicats (DGB) et de la Confédération Syndicale internationale (CSI), Mr. Michael Sommer, pour organiser un échange d’expériences sur le Dialogue Social en Allemagne et en Tunisie. Etaient également présents S.E. Andreas Reinicke, Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Mme. Christiane Bögemann-Hagedorn, Représentante du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).

 

Coté tunisien Mme Ouided Bouchamaoui, Présidente de l’UTICA, M. Noureddine Taboubi, Secrétaire Général de l’UGTT, M. Mohamed Trabelsi,  Ministre des Affaires Sociales, M. le gouverneur de La Manouba on participé à cette table ronde.

 

La table ronde marque le début d’un projet tuniso-allemand visant à enrichir le dialogue social existant en Tunisie afin de mieux exploiter son potentiel et de contribuer à la promotion de l’emploi. Elle recherche la mobilisation des expériences des acteurs du dialogue social allemand pour un appui à la mise en œuvre des politiques d’emploi en Tunisie.

 

La première partie de la table ronde a été consacrée aux rôles des partenaires sociaux dans la réussite du dialogue social en Tunisie et en Allemagne alors que la problématique de la formation professionnelle a été abordée au cours de la seconde partie.les participants ont mis l’accent sur l’importance de la formation en alternance et sur l’importance de la synergie entre le système éducatif et de formation professionnelle et les entreprises afin que ces deux systèmes forment des compétences qui répondent aux besoins réels des entreprises et du marché de l’emploi.

 

Dans son mot de bienvenue, l’Ambassadeur de la République fédérale d‘Allemagne a déclaré que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale de l’appui de l’Allemagne à la transition démocratique de la Tunisie. L’objectif de cette table ronde est d’établir un échange et un partage des pratiques et de l’expérience allemands pour trouver des idées qui pourraient sortir la Tunisie de la situation difficile qu’elle traverse dans un environnement international économique difficile. Il faut en effet comprendre et apprendre de nos expériences mutuelles positives et négatives a ajouté l’ambassadeur.

 

Lui succédant, Mme Bouchamaoui a félicité les organisateurs pour le choix du thème de la table ronde alors que la Tunisie est en pleine transition démocratique. Nous sommes en train d’apprendre après avoir réussi une révolution conduite et réussie par des jeunes sans encadrement politique mais grâce aussi à l’engagement, l’énergie des femmes tunisiennes et au rôle très important de la société civile. Six ans après la révolution, nous sommes un pays libre, démocratique, avec une presse libre. Ces acquis sont très importants et seront défendus par la société civile.

 

Emploi, liberté et dignité sont les slogans clamés par les jeunes lors de la révolution a déclaré Mme Bouchamaoui mais il ne peut y avoir de dignité sans emploi et c’est aux partenaires sociaux de contribuer à la concrétisation de ces demandes formulées par la jeunesse tunisienne.

 

Abordant le thème de la table ronde, Mme Bouchamaoui a déclaré qu’en décembre 2012 l’UTICA et l’UGTT ont été ensemble pour entamer un véritable dialogue  rapprochement pour sauver le pays grâce à des relations bien établies entre les deux organisations. Il n’est pas toujours nécessaire d’être face à face à ajouté la présidente de l’UTICA affirmant que les deux organisations ont été cote à cote car leur destin est d’être ensemble. Et aujourd’hui nous devons être encore plus ensemble pour redémarrer l’économie, satisfaire les demandes des jeunes et nous sommes avides de connaitre l’expérience allemande en matière de dialogue social non pas pour la calquer mais pour s’en inspirer en prenant en considération les particularités du dialogue social tunisien.

 

Le contrat social, a déclaré Mme Bouchamaoui est un pacte de développement socio-économique. Il signifie travailler ensemble, réfléchir ensemble, mettre en place les décisions ensemble. L’UTICA et l’UGTT sont les organisations clefs de la réussite de la Tunisie car sans un patronat fort, sans un syndicat ouvrier fort on ne peu rien faire. Nous avons besoin d’un débat économique franc sur la situation réelle du pays et sur ses possibilités réelles.

 

Prenant la parole, M. Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT a déclaré que la culture du dialogue est très ancienne en Tunisie. C’est cette culture d’ouverture de la société tunisienne  qui a sauvé le pays. Pour réussir la révolution, il fallait s’unir pour surmonter le vide politique créé après la révolution.  Mais ces droit politiques, cette liberté conquis par les tunisiens, a affirmé M. Taboubi ne peuvent être protégés sans droits économiques et sociaux et sans une justice fiscale réelle.

 

Les relations entre l’UGTT et l’UTICA sont excellentes a affirmé M. Taboubi ajoutant que le conseil du dialogue social verra bientôt le jour. M Taboubi a également annoncé lors de son intervention qu’un accord tripartite sur le travail décent sera signé le 9 juin prochain à Genève par le Gouvernement, l’UTICA et l’UGTT à l’occasion du Congrès annuel de l’Organisation internationale du travail (OIT).

 

Le Président des associations allemandes d’Employeurs (BDA), Dr. Dieter Hundt,  a dans son intervention affirmé que le partenariat social a été très important pour la réussite économique de l’Allemagne. Il y a souvent des désaccords mais nous arrivons toujours à des compromis grâce à un pré-requis pour ce partenariat social : la confiance mutuelle. Il a cité l’exemple des négociations pour l’introduction de la flexibilité du travail et pour l’adaptation des horaires du travail aux besoins et à la situation de l’entreprise domaines dans lesquels l’Allemagne est un leader mondial. Tous les désaccords entre les partenaires sociaux sont résolus sans l’intervention du gouvernement.

 

L’ancien Président de la Confédération allemande des Syndicats (DGB) et de la Confédération Syndicale internationale (CSI), Mr. Michael Sommer, est ensuite intervenu pour aborder la problématique du dialogue social en Allemagne. Nous pouvons être en désaccord mais nous savons ce que dont l’autre est capable de réaliser. Pour éviter les grèves, il faut toujours négocier pour arriver à un compromis. Une fois le compromis obtenu, l’accord conclu  entre les partenaires sociaux a une valeur juridique et reste valable pour un certain nombre d’année. Sans paix sociale, sans dialogue social il ne peut y avoir de réussite économique. C’est la raison pour laquelle dans 95 % des cas nous aboutissons à des consensus et dans seulement 5% des cas nous avons recours à la grève.

 

Dans son intervention lors de cette table ronde, M. Mohamed Trabelsi ministre des affaires sociale, a mis l’accent sur l’importance de la culture d’entreprise, la culture d’accepter l’autre et ne pas  limiter le partenariat social aux questions de l’horaire du travail, des salaires. Cette nouvelle approche des relations sociales doit permettre d’intégrer l’entreprise dans son environnement. Il y a beaucoup de chemin à faire et il faut commencer par institutionnaliser le dialogue social qui ne doit pas être une solution de pompier mais un moyen de prévention, d’anticipation des conflits.

 

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