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Mardi 06 Decembre 2016

Contrebande du carburant : une campagne de sensibilisation sous le slogan « El kontra kontrek »

Contrebande du carburant : une campagne de sensibilisation sous le slogan « El kontra kontrek »

La Chambre Syndicale des Sociétés des Gérants et Propriétaires des Stations-Service  et  la Chambre Syndicale Nationale de Distribution des Produits Pétroliers ont organisé, aujourd’hui 6 décembre 2016 au siège de l’UTICA, une rencontre avec les représentants des médias pour  débattre des enjeux auxquels le pays doit  faire face dans la lutte contre le commerce parallèle des carburants et ses conséquences négatives sur le budget de l’Etat.

 

La conférence a débuté avec les mots de bienvenue de M. Lotfi Hamrouni, membre du bureau exécutif de l’UTICA et Président de la Fédération Nationale de la Chimie, de M. Matthieu Langeron, Président de la Chambre Syndicale des Sociétés de Distribution de Carburants et M. Sadok Bédioui, Président de la Chambre Syndicale Nationale des Gérants et Propriétaires des Stations-service ; suivi d’un aperçu sur la crise qui a frappé le secteur suite à la montée en flèche du fléau de contrebande du carburant.

 

Lors de cette conférence, le GPP a annoncé le lancement prochain d’une campagne de sensibilisation intitulée « El kontra kontrek » (la contrebande est contre toi) pour illustrer auprès des consommateurs les ravages de ce fléau sur la société tunisienne. 

 

Deux études qualitative et quantitative réalisées pour le compte du GPP ont ensuite été présentées par M. Hassen Zargouni du cabinet Sigma Conseil, auteur des études qui a expliqué que l’étude qualitative révèle quant à elle que l’écart de 700 millimes sur le prix du litre entre le carburant légal et celui de contrebande reste la principale raison qui porte les consommateurs tunisiens à se tourner vers ce marché illégal.

 

Les résultats de la seconde étude, qui est quantitative, viennent confirmer les résultats de l’étude qualitative puisqu’un peu plus de 65% des personnes interrogées consomment le carburant  de contrebande pour la différence de prix, même s’ils sont conscients des risques en particulier pour leur sécurité, la sécurité de leur famille et des risques qui sont liés à la qualité du carburant (possibilité de casse moteur).

 

L’étude révèle également qu’environ un tiers des personnes sondées  perçoivent  la contrebande comme un système bénéfique pour eux mais également pour leurs régions et cautionnent donc ces pratiques illégales. 

 

Parmi les raisons du développement du marché parallèle, l’étude cite la relation distante et de non confiance avec l’Etat, la relation de proximité avec les contrebandiers, la relation de non confiance avec le marché régulier et toutes ces raisons sont renforcées par la banalisation  de la corruption et des risques liés à la contrebande

Au niveau régional, la contrebande est ancrée selon l’étude dans les habitudes des régions du centre  et des régions frontalières ou elle est perçue comme une activité naturelle et l’achat du carburant chez les contrebandiers est une pratique vulgarisée dans les régions frontalières, du Sud et du centre.

Enfin ce marché parallèle est associé à beaucoup plus d'avantages importants que le marché régulier n'offre pas ce qui renforcent la fidélité des clients du carburant de la contrebande

Selon l’étude, il existe 4 profils de contrebandiers de carburant : les Grands Contrebandiers, les Contrebandiers Moyens, les petits Contrebandiers et les particuliers (chefs de familles qui ramènent régulièrement les quantités nécessaires de carburant pour leur usage personnel)

L’étude estime que le marché parallèle de carburant se développe essentiellement parce qu'il présente des réponses à des demandes importantes chez les habitants des régions frontalières, du sud et du centre (besoin d'emploi, besoin d'améliorer le niveau de vie...).

En conclusion, l’étude estime que les acteurs du marché légal de carburant ont besoin d’aide de la part de l’Etat pour reconquérir leur part de marché ou limiter le développement de ce marché parallèle qui nuit aussi bien à l’économie qu’à la sécurité du pays.

Ce marché parallèle constitue des risques pour les emplois formels des stations-service qui emploient plus de 10.000 personnes dans toute la République, sans dénombrer les emplois créés sur la partie transport elle aussi fortement touchée par ce fléau qui a causé rien qu’en 2015, une régression des activités des stations services atteignant 45%.

 

Enfin l’étude estime que seule l’application d’une politique gouvernementale efficace et engagée dans la lutte contre la corruption et la contrebande, l’atténuation des écarts de prix avec les pays frontaliers et la réforme de l’ensemble du secteur de la distribution des carburants et l’adoption des mesures nécessaires peuvent mettre un terme  au marché parallèle. 

 

Pour sa part, le GPP a appelé de tous ses vœux à une mise en œuvre rapide d’un plan d’actions afin d’éradiquer ce fléau, néfaste à l’économie du pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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